(Prospérité)
En RDC, depuis le génocide rwandais de 1994, les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) se sont constituées en forces négatives, non seulement pour le Rwanda, leur pays d’origine, mais surtout, pour la République Démocratique du Congo, pays d’accueil. Pendant presque vingt ans, ils donnent du fil à retordre à la fois à l’armée et à la population congolaise dans le Nord et Sud-Kivu, à travers leurs actes qui se caractérisent par le pillage des ressources minières pour s’alimenter en armes et munitions, exactions et tueries des civils et militaires congolais…
Par ailleurs, toutes les tentatives visant à les désarmer, les cantonner et les retourner dans leur pays se sont révélées vaines. Et, même l’appel du Président rwandais, Paul Kagame, de les voir retourner au bercail sans armes, est resté inaudible. Bien au contraire, en quête de la réorganisation pour reconquérir le pouvoir au Rwanda, ils se sont déployés dans des vastes périmètres forestiers à l’intérieur du Congo pour recruter, de force, des jeunes et enfants. Mais, quoi qu’il en soit, ils doivent retourner chez eux. L’option militaire combinée FARDC-MONUSCO de les traquer par la puissance de feu a conduit quelques- uns d’entre eux, à se rendre aux forces loyalistes congolaises. Dans quel but ? C’est là, semble-t-il, la lancinante question. Faut-il les caserner au Congo et pendant combien de temps ? Doivent-ils être reconduits au Rwanda et dans quelle condition ? Voilà que des bruits, en sens divers, font état de leur cantonnement dans un lieu de transit appelé « Centre Technique de Bataillon » à Kisangani, en Province Orientale. L’information a même été confirmée par le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU chargé des opérations dans l’Est de la RDC, le Général Abdallah Wafi. Pour ce dernier, la démarche aurait requis le quitus du Gouvernement congolais. Or, la cantonnement des Fdlr annoncé pour Irebu, dans la province de l’Equateur, avait été rejeté catégoriquement par les Députés nationaux et provinciaux de cette partie du pays. Aujourd’hui que l’option est levée pour Kisangani, c’est le caucus des Députés de cette province qui oppose un autre refus catégorique. C’est qui ressort de la déclaration du 14 juillet 2014 des élus de Kisangani. Ces derniers ont évoqué des raisons liées à la sécurité. Question. Que va faire le Gouvernement ? Héberger à Kisangani les 1400 soldats FDRL et près de 4200 de leurs dépendants contre la volonté des représentants du peuple? Quelles seront les conséquences de cette décision dans le chef des autochtones ? N’est-ce pas là attiser le feu, alors que la tension est volatile à l’approche des élections locales ? Est-ce que la communauté internationale ne peut-elle pas épargner les congolais de cette présence gênante des FDLR, en faisant pression sur Kagame pour qu’il ouvre son espace politique ? N’y a-t-il pas moyen d’organiser un dialogue rwando-rwandais, autant qu’on l’a fait pour la RDC avec Sun City, pour vider l’épineuse question qui divise ce peuple ? Alors, si rien n’est fait dans ce sens, l’on va se retrouver avec un peuple rejeté au Nord, au Sud, à l’Est et à l’Ouest du Congo, au Rwanda y compris parce que c’est le cas, et l’on ne sait où encore. Au finish, peuple rwandais, les FDLR vont devenir des apatrides, parce que rejetés partout.