FDLR : Faustin Ntwagiramungu exige des négociations avec Kagame

(Forum des As)

Au moment où en Rdc, le gouvernement se coupe en mille morceaux pour la question coupe-gorga des BDLR où mâme leur relocalisatinn dans d’autres provancEs pGse problèmes, à Kigadi, on se tnuRne les pouces.

Pourtant, c’est bien là et nulle part ailleurs, dans la mère-patrie que se trouve la solution, par le dialogue avec le pouvoir de Paul Kagame.

C’est le point de vue exprimé hier de son exil de Bruxelles, l’ancien Premier ministre du Rwanda sous Paul Kagame, Faustin Ntwagiramungu (1994-1996). Opposant radical au régime de Kagame, il suit de très près le dossier avec ses multiples péripéties dont la dernière en date est leur relocalisation à Kisangani, Province Orientale, avant d’échouer au centre d’instruction militaire d’Irebu, à l’Equateur.
Partout là, la population mobilisée comme un seul homme se bat contre l’arrivée des FDLR. Ntwagiramungu apporte la solution. Pour lui, la Communauté internationale doit imposer un dialogue, c’est-à-dire des négociations entre tous les opposants y compris les FDLR avec le pouvoir rwandais. Il n’y a pas un autre moyen pour parvenir à la paix. Ces négociations doivent être minutieusement préparées par Kigali et les forces politiques qui opèrent en dehors du pays par le biais de la Communauté internationale. Première étape. Deuxième, ce sont les négociations proprement dites. Troisième, le retour de tous ces exilés politiques y compris les FDLR au Rwanda par le biais d’un Accord politique.

UNE SOLUTION COMME POUR DU BETAIL
L’ancien Premier ministre rwandais proteste contre la méthodologie actuelle où on cherche une solution comme pour du bétail et non des humains qui, plus est, sont des acteurs politiques. Il persiste et signe que sans cette voie politique du dialogue avec Kigali, on n’aura jamais la paix dans les Grands lacs.
Celui qui parle, ce n’est pas n’importe qui. C’est un ancien proche collaborateur de Paul Kagame en tant que premier Premier-ministre. Il connait bien les rouages du pouvoir rwandais qui a failli le tuer, ce qui l’a contraint à l’exil comme les Karageya et autres Kayumba Nyamwassa.
Il faut donc examiner la pertinence de son point de vue qui rencontre du reste celui de tous ceux qui sont soucieux de trouver des voies et moyens pour arriver à une paix durable dans les Grands lacs. Comme le Président tanzanien Jakaya Kikwete qui l’avait exprimé lors du premier Sommet des Chefs d’Est de la CIRGL sur l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.
Il était formel et faisait savoir à la Communauté internationale que la paix passe par le dialogue entre Paul Kagame et ses opposants, Kaguta Museveni et les siens de la même manière que l’on exige à Joseph Kabila de le faire avec les rebelles du M23. Il ne croyait pas si bien dire.
A Kigali, Paul Kagame décrète une « fatwa » contre Jakaya Kikwete trainé dans la boue comme un vulgaire malfrat pour sa courageuse proposition. Kigali et Dar-es-Salam étaient même à deux doigts de la guerre. Preuve que Paul Kagame fait montre d’une virulente hostilité à toute négociation avec les opposants qu’ils qualifient tous de « jeteurs de grenades », indistinctement, que ce soient des opposants armés ou non armés.
D’où la proposition de paix de Jakaya Kikwete est passée à la trappe, au compte pertes et profits, personne dans la Communauté internationale n’osant faire le relais pour ne pas subir les foudres de Kigali, du haut de la tribune du Conseil de sécurité qu’il continue à présider. Mais où en sommes-nous aujourd’hui avec les FDLR ? Combien ont effectivement désarmé sur les 1.500 combattants ? Quelque 200 seulement.

CONSTRUIRE SUR DU SABLE MOUVANT
Où sont les autres quand on sait que pendant 20 ans ils connaissent les coins et recoins des forêts du Nord-Kivu et les collines verdoyantes où ils peuvent se dissimuler pendant des mois sans être détectés. Il n’y a qu’une perspective politique dans leur pays qui soit un stimulus à leur retour. Le contraire serait construire sur du sable mouvant.
C’est ce qui se passe à ce jour avec tout ce programme de DRRR qui ne se limite qu’à des relocalisations en Rdc sans prévoir le retour au Rwanda. Ce retour doit être négocié car il s’agit d’un groupe armé, dont on n’a pas besoin de verser encore du sang pour une opération militaire alors que la voie politique est possible.
Pourquoi il n’y a qu’à la Rdc que la Communauté internationale impose après chaque round des négociations une loi d’amnistie ? Kinshasa l’a fait au sortir des négociations de Sun City où une loi d’amnistie a accordé l’impunité à tous les seigneurs de guerre sauf ceux qui sont coupables de crimes internationaux.
On l’a fait encore avec le CNDP de Laurent Nkunda et Bosco Ntaganda. Plus récemment avec le M23 de Sultani Makenga dont la loi d’amnistie est en train de sortir ses effets. Pourquoi le Rwanda ne peut pas négocier comme le fait la Rdc et prendre une loi d’amnistie quand on sait qu’elle exclura les auteurs du génocide de 94 qui est un crime international et imprescriptible.
Les génocidaires dont parle le Rwanda ne seront pas concernés par cette loi mais devraient répondre de leurs actes devant les instances internationales. Sans des telles options courageuses venant de Kigali, les FDLR resteront toujours une épine dans le pied non du Rwanda mais de la Rdc. C’est ce qui arrive à ce jour ou Kinshasa se bat contre des moulins à vent de la population pour leur trouver une province de relocalisation. Après, il faudra négocier avec un pays d’accueil. Quel est ce pays qui acceptera d’héberger les FDLR après l’enfer noir qu’ils ont causé aux populations de l’Est de la Rdc ? La solution, c’est bien au Rwanda.

 

 

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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