(Tempête des tropiques)
La Monusco maintient la délocalisation des rebelles rwandais vers la Province Orientale en dépit de la farouche opposition de la population de cette entité à travers ses députés nationaux.
Malgré les protestations des députés nationaux de la province Orientale relayées hier mercredi 16 juillet, la Monusco a choisi le même jour pour persister et signer qu’environ cent soixante- onze (171) ex-combattants des rebelles rwandais des FDLR seront transférés à Kisangani (Province Orientale) en provenance du Kivu.
Le porte-parole intérimaire de la Monusco, Charles Bambara, l’a affirmé au cours du point de presse des Nations Unies à Kinshasa, que c’est sur décision du gouvernement que ce transfert sera effectué. “Sur l’ensemble du Nord et du Sud-Kivu, 171 personnes vont être transférées à partir de ces camps de Kigogo et de Kanyabayonga vers une destination qui a été retenue par le gouvernement qui est Kisangani “, a déclaré Charles Bambara.
Kisangani est la destination finale à l’intérieur de la RDC en attendant de trouver d’autres pays tiers pouvant les accueillir, a précisé Charles Bambara : « Kisangani à l’intérieure de la RDC est la destination finale en attendant que l’on trouve un pays tiers qui pourra accueillir ces FDLR “Pour Charles Bambara, la Monusco et le gouvernement souhaitent que cette solution définitive intervienne le plus rapidement possible.
“Pour ceux des FDLR qui veulent rentrer volontairement dans leur pays le Rwanda, des dispositions seront prises par la Monusco pour les y accompagner “, a assuré le porte-parole intérimaire de la Monusco.il n’a pas manqué d’insister que le gouvernement congolais considère Kisangani comme un lieu de transit et non une destination définitive des FDLR.II a été appuyé dans le même propos par le général Abdallah Wafy, Représentant, spécial adjoint du sg de l’Onu en RDC qui a affirmé que le gouvernement congolais a décidé d’utiliser ce camp comme centre de relocalisation provisoire de tous les éléments des FDLR et leurs dépendants qui viendront du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Cette vision n’est pas tellement partagée par le gouvernement qui a laissé entendre à travers une prise de position remise hier aux Ambassadeurs des pays de la SADC ne pas être d1accord avec la délocalisation des FDLR. Kisangani peut être la destination provisoire des rebelles rwandais entendant leur départ vers leur pays d’accueil.
Du côté des FDLR, le point de vue est beaucoup plus nuancé. “Il ne s’agit pas d’une reddition comme beaucoup veulent faire croire, insiste La Forge Fils Bayeze, porte-parole des FDLR.
Nous avons décidé de mettre fin à nos activités militaires pour nous engager dans la lutte politique dans notre pays, dit-il.
Autrement dit, en échange de ce “désarmement volontaire”, les dirigeants DLR espèrent à la clé l’ouverture d’un dialogue politique avec Kigali. Dans le camp des rebelles hutus rwandais, certains s’opposent à une délocalisation loin des frontières avec Kigali.
Sentant un flou, les FDLR veulent plus de garantie pour déposer les armes. “Nous avions exigé la présence de la SADC [Communauté de développement de l’Afrique australe] avant de désarmer”, rappelle La Forge Fils Bayeze.
Dans cette perspective, quelques dirigeants FDLR se sont rendus fin juin à Rome. Par l’entremise de la communauté religieuse Sant’Egidio, ils ont pu rencontrer plusieurs représentants de la communauté internationale qui travaillent sur la situation sécuritaire dans les Grands Lacs.
Comme partenaire du gouvernement congolais, la Monusco devrait tenir compte du point de vue des uns et des autres afin de permettre à ce processus de désarmement de bien se dérouler. Sinon, on risque de retourner à la case de départ. Ce qui donnera l’occasion à Kigali de s’en prendre une fois de plus à la RDC, pour traquer les FDLR qu’il considère comme des génocidaires. Hier le gouvernement congolais a donné sa position : ‘ Pas question de présence des FDLR sur son sol ».
Cette position a été transmise aux ambassadeurs de la SADC accrédités en RDC.
Il convient aussi d’indiquer que les représentants de la population à travers le pays sous couvert de la société civile et des élus s’opposent énergiquement à la présence des FDLR dans leurs coins.