(Radio Okapi)
Plusieurs quartiers périphériques de la ville de Kinshasa manquent de commissariats de police. Leurs habitants sont ainsi exposés à une insécurité qui tend à se pérenniser. Là où les commissariats existent, les moyens nécessaires pour intervenir sur le terrain sont limités. Conséquence : la police intervient rarement lorsqu’elle est sollicitée dans ces quartiers surtout la nuit.
Dans la commune de la Nsele (Est), le quartier Mpasa 1 –avec une population estimée à plus de cinquante mille habitants – ne compte que deux postes de police distants de 2 km. On y trouve dix policiers sans charroi automobile, ni matraque, ni radio.
Les policiers doivent recourir à une moto occasionnelle ou se déplacer à pied pour répondre à une urgence, selon des témoins. Même constat à Mpasa 2, quartier Talangai.
«Il faut au moins quatre sous-ciat [sous-commissariat, NDLR] pour couvrir le secteur. Nous avons des problèmes de kuluna [bandits], des incursions parce que nous sommes tout près du camp militaire. Il y a des vols et extorsions», affirme le commandant du sous-commissariat de Mpasa 1.
Impuissants face aux bandits, certains habitants de ce coin déménagent malgré eux. Après avoir acquis un terrain, construit et aménagé à Mpasa1, le couple Mbulu par exemple est retourné à sa vie de locataire dans la commune de Ngaba, à 17 km de là.
«Il y a toujours de soldats qui agressent les gens dans les maisons et les tuent même. Comme mon mari, on l’a agressé un jour à 22h30. Il venait du boulot. Devant ma maison, on a tiré en l’air. On l’a déshabillé et lui a tout pris. Il était blessé. Avec autant d’insécurité, comment peut-on vivre là-bas ? On a déménagé», raconte Mme Mbulu.
Le quartier Kinsuka pêcheur (Ngaliema, à l’ouest de Kinshasa) par exemple a un seul commissariat avec dix-sept policiers pour sécuriser environ trente mille habitants. A Mbudi, non loin de là, un seul commissariat fonctionne avec dix policiers. Il dispose d’un sous-commissariat en détachement à Salongo-Mbudi situé à 50 m.
Il faut accroitre les effectifs de la police, recruter de nouvelles unités, les équiper et électrifier les nouveaux quartiers. C’est ce que souhaitent les habitants des quartiers périphériques de Kinshasa.