(Tempête des tropiques)
Ces séparatistes ont annoncé depuis le 18juin leur intention d’investir la première ville katangaise en vue d‘y proclamer l’indépendance de «leur pays».
Ce qui se passe présentement à Lubumbashi, la première ville du Katanga, ressemble aux méthodes généralement utilisées par les Bakata Katanga, ceux des Katangais qui tiennent à séparer la riche province minière de l’ensemble de la RDC en vue d’en faire un pays à part. Il y a de quoi s’inquiéter de l’insécurité grandissante depuis le jeudi 3 juillet à travers les communes de la capitale cuprifère, quand on se rappelle le message transmis par Ferdinand Kazadi Mutombo, au nom de cette milice, selon lequel « nous serons à Lubumbashi le 11juillet prochain pour proclamer l’indépendance de notre le pays le Katanga ». Il avait aussi ajouté, à en croire la dépêche de Xhinua (Agence Chine Nouvelle) qui avait annoncé la nouvelle en date du 18juin, ((nous ne viendrons pas tuer nos frères congolais ni étrangers, nous viendrons pour hisser le drapeau de notre pays le Katanga ».
A l’heure qu’il est cette insécurité touche la populeuse commune de Katuba où ses nombreux quartiers, à l’instar de Salongo, Musumba, Upemba et les environs du Foyer social sont à la merci des bandits armés. Ces derniers ont ôté la vie à un motard, non loin de sa résidence au quartier Upemba .Une quinzaine de femmes et cinq hommes ont été appréhendés par la Police nationale congolaise comme faisant partie du réseau criminel à la base de la mort de cet agent de l’ordre de circulation routière. Un autre motard a été blessé par non loin du poste de péage à Kisanga. Le même jour, à une très courte distance de cet endroit, des hommes armés ont agressé une famille en blessant un enfant et poignardant un autre. L’insécurité est devenue le lot quotidien de la population qui ne sait pas à quel saint se vouer. Des victimes de razzia et de violation des domiciles à des heures indues se multiplient. Pour contrer cette inquiétante insécurité, le Bourgmestre de la commune Annexe, Kahozi Bin Malisawa, met à la disposition des chefs des cellules, blocs et des rues ,des appareils de communication et des crédits d’appel en vue d’alerter rapidement la police sur tous cas suspects. Depuis la mise sur pied de cette stratégie, des unités pour communiquer sont régulièrement disponibilisées.
L’angoisse gagne plusieurs foyers du quartier situé jadis dans la commune de Katuba avant l’extension de la capitale cuprifère vers l’autre célèbre katangaise de Kipushi aux légendaires mines à ciel ouvert d’extraction de divers minerais. Faisant partie aujourd’hui de la commune dite Annexe Aujourd’hui, ce quartier qui se situe dans la commune dite Annexe Kisanga dispose d’important poste de péage enregistrant chaque jour des véhicules de transport des minerais en route vers Kasumbalesa dont la contribution aux recettes de douanes n’est plus à démontrer. Mais ce quartier vit de temps en temps des accrochages provoqués par les Maï Maï Bakata Katanga. En octobre dernier, Kisanga a connu la mort des sept personnes après un affrontement entre les militaires et un groupe des bandits armés présentés par des sources officielles comme des Bakata Katanga. Au courant de l’année passée, ces miliciens se sont manifestés par des intrusions à Lubumbashi à partir des quartiers de la périphérie comme Kisanga Cette insécurité dans cette partie de la Katuba comme sur l’ensemble de la ville cuprifère a de quoi inquiéter les Congolais épris de paix et soucieux de l’intégrité territoriale de la RDC.
Au regard d’autres faits similaires juste dans un passé récent, il sied vraiment de s’interroger sur l’insécurité qui a élu domicile à Lubumbashi. Comme présentement, les Bakata Katanga avaient, avant de passer à l’action en 2013, propagé leurs bruits d’attaquer Lubumbashi .Le Gouverneur de province Moïse Katumbi était même intervenu à l’Assemblée provinciale le 21juin. La nuit suivante, entre les 22 et 23, les séparatistes réussissent d’organiser l’évasion de leurs membres de la prison de Katanga qui ont même fui avec les armes. Il s’agissait d’un acte téméraire quand il est connu de tous qu’une partie de ses hommes avaient pris d’assaut plusieurs endroits stratégiques de la Capitale du Cuivre à travers une action qui s’est soldée par la mort de 20 miliciens séparatistes et l’arrestation de nombreux d’entr’eux dont 230 ont été transférés à Kinshasa où certains se trouvent amnistiés sans avoir été jugés.
Dans l’histoire de la sécession katangaise, le 11juillet est une date qui rappelle la proclamation de la première tentative de séparer le Katanga de la RDC à peine indépendante en 1960.Cette aventure de Moïse Tshombe avait tourné en dépit de l’appui de la Belgique. Les circonstances étant vraiment différentes, les Bakata Katanga risquent de ne pas concrétiser leur rêve.