(Le Phare)
Après la défaite militaire du M23 en octobre 2013, face aux forces conjointes FARDC-Monusco-Brigade Internationale, il ne restait plus, théoriquement, qu’à liquider les rebelles ougandais de l’ADF/Nalu et rwandais des
FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) pour garantir le retour d’une paix durable à l’Est de la République Démocratique du Congo. Le processus de pacification totale du Nord-Kivu et du Sud-Kivu paraissait bien enclenché car il ne restait plus aux FARDC et aux forces onusiennes qu’à nettoyer les dernières poches de résistance de ces deux « forces négatives ».
Le sentiment de la fin imminente de l’insécurité était renforcé par les actes de reddition en chaîne enregistrés dans les rangs des FDLR, dont de nombreux combattants avaient souscrit au principe de désarmement volontaire, de démobilisation, de cantonnement provisoire dans des sites aménagés à leur intention, avant leur rapatriement au Rwanda où vers un pays d’accueil autre que la RDC.
Mais, depuis un certain temps, l’on note un regain d’activisme des forces négatives aussi bien internes qu’étrangères dans la partie Est du grand Congo. Les accrochages à répétition entre la coalition FARDC/ Monusco et l’ADF/ Nalu ou les FDLR commencent à apparaître comme d’inquiétants démentis aux déclarations officielles congolaises et onusiennes faisant état de la phase finale des opérations de ratissage. Car, chaque jour qui passe, l’on assiste à une sorte de remise en question générale de tous les efforts de paix, militaires comme diplomatiques, déployés par les autorités congolaises, l’Onu, l’Union Européenne, l’Union Africaine et la CIRGL (Conférence Internationale pour la Région des Grands Lacs) en vue de régler les problèmes sécuritaires du Congo.
Pacification de l’Est : un échec ?
Ces dernières semaines en effet, les populations civiles de l’Est du pays sont de nouveau victimes de l’insécurité entretenue par l’ADF/ Nalu, les FDLR, les nébuleuses Mai-Mai, voire les résidus du M23. Les déplacements massifs des gens, marqués par un certain ralentissement autour des derniers mois de 2013 et du premier trimestre de 2014, ont repris de plus belle. Le spectacle des civils fuyant les combats entre troupes loyalistes et forces négatives est redevenu permanent.
L’on se demande, dans certains cercles politiques et diplomatiques, si la pacification de l’Est du Congo n’est pas un échec. Et pour cause ? Toutes les forces négatives, congolaises comme étrangères, qui paraissaient avoir été éradiquées ou considérablement affaiblies, ont repris du service, pour mener des opérations de guérilla contre les FARDC et la Monusco. Le mois dernier, les soldats congolais ont eu même à en découdre avec des militaires rwandais à l’arme lourde, non loin de Goma, en territoire congolais, à la suite d’un incident frontalier qui a dévoilé les intentions belliqueuses du Rwanda voisin, manifestement désireux de revenir au Nord-Kivu.
L’on a signalé, au début de cette semaine, de violents affrontements entre Ougandais à la frontière congolo-ougandaise, dans le périmètre du territoire de Beni. L’impression laissée par ces affrontements portait à croire à une manœuvre de diversion visant à recréer l’insécurité au Nord-Kivu, car de nombreux civils fuyant les hostilités se sont retrouvés en territoire congolais, ce qui était de nature à favoriser l’infiltration de cette partie de la République par’ des éléments armés.
Bref, l’Est du Congo continue d’être une zone de fortes turbulences sécuritaires. C’est peut-être en raison de cette insécurité « incurable » que les USA ont décidé, par la voix de leur président, Barack Obama, d’en faire leur problème personnel. Selon le message que ce dernier a transmis au Congrès le mardi 08 juillet 2014, parallèlement aux opérations congolaises et onusiennes de traque des groupes armés, à laquelle Washington va apporter un soutien plus prononcé, des sanctions économiques et financières frappant ces der-, fiers vont être étendues à toutes les personnalités de l’ombre qui les parrainent, en République Démocratique du Congo comme en Ouganda, au Rwanda et ailleurs. Convaincu que le règlement de la situation sécuritaire de l’Est du Congo devrait aller de pair avec la stabilité politique, le pays de l’Oncle Sam a fait savoir sa détermination à voir le processus électoral, de 2014 à 2014 obéir aux textes légaux, afin de permettre au peuple congolais de désigner, à partir des urnes, des élus crédibles et incontestables, appelés à animer des institutions fortes.