Reddition : les FDLR jouent à la diversion

(Le Potentiel)

Selon la Monusco

Un mois après l’annonce de la reddition de rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), 185 (dont 102 au Nord-Kivu et 83 au Sud-Kivu) se sont déjà rendus sur 1 400 éléments attendus. 
L’opération de désarment volontaire concerne également les dépendants de ces rebelles hutu rwandais. Ils sont estimés à environ 5 000 personnes au total basées dans les deux Kivu.

A ce jour, le camp de DDRRR (Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réinsertion et Réintégration) de Kanyabayonga (Nord-Kivu) a reçu 4 personnes.

Le site de  Walungu (Sud-Kivu) héberge 234 membres de familles de ces rebelles qui ont été, avant leur transit au camp précité, accueillis à Kigogo.

Selon le rapport de la Monusco, les combattants des FDLR ont déposé 75 armes légères, trois lance-roquettes, deux mortiers et trois mitrailleuses.

Impatient, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC, Martin Kobler, avait dernièrement demandé aux combattants des FDLR de mettre les bouchées doubles dans le processus de désarmement. Au cas contraire, ils seront obligés à déposer les armes par la force.

Pour sa part, Charles-Antoine Bambara, porte-parole de la Monusco, avait relativisé. A ses yeux, la reddition des rebelles hutu rwandais est « un processus difficile », en dépit de son caractère volontariste.

Inquiet, Félix-Prosper Basse, porte-parole militaire de la Mission onusienne en RDC avait, de son côté, estimé que cette opération de désarmement marche à pas de tortue parce que les leaders de ce mouvement rebelle sont encore réticents.

Selon lui, le processus évoluerait à pas de géant si ces derniers s’y impliquaient sans délai. Cependant, ce sont les mêmes chefs rebelles qui avaient annoncé, au début de cette année, la fin de la lutte armée de leur mouvement depuis le 30 décembre 2013.

FLDR toujours active

Tout compte fait, au regard de la lenteur observée dans  ce processus, plusieurs observateurs estiment que les rebelles hutu rwandais joueraient à la diversion.

Ils étayent leur observation à partir de certains faits attestant que les miliciens des FDLR qui, ne sont  d’ailleurs pas à leur première annonce du genre, seraient en train de divertir l’opinion tant nationale qu’internationale.

En effet, en dépit du processus de leur reddition, les rebelles les FDLR continuent toujours de commettre des exactions dans l’Est de la RDC. Les différents rapports de la Monusco au cours de ses conférences hebdomadaires à Kinshasa en disent long.

Le 25 juin dernier, la Mission onusienne en RDC avait rapporté des  activités négatives des rebelles des FDLR contre les populations civiles et l’armée gouvernementale au Nord-Kivu.

Le 22 juin, les miliciens de ce groupe armé avaient pillé, incendié neuf maisons et blessé un individu au village Buramba.

Ce pillage avait pris fin grâce à l’intervention rapide des troupes des FARDC à l’issue de laquelle deux éléments des FDRL ont été  appréhendés à Kanzanza.

Le même jour, deux soldats des FARDC ont été blessés suite à l’attaque lancée par des rebelles des FDLR contre leurs positions situées dans la localité de Muniyaga.

Les combattants de cette milice ne ciblent pas seulement les forces loyalistes et les populations civiles. Ils s’attaquent également aux autres groupes armés.

La semaine dernière, les éléments des FDLR se sont déployés dans la localité de Fatua où ils seraient en train de se préparer contre une contre-offensive des miliciens Mayi-Mayi Cheka-NDC sur leurs positions dans cette partie de la province du Nord-Kivu.

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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