(Le Potentiel)
Le sommet des chefs d’Etat de la Conférence internationale pour les Grands Lacs (CIRGL) a durci le ton contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Les rebelles hutus rwandais ont jusqu’au 31 décembre et pas un jour de plus pour désarmer. Ce vendredi 15 août, les réactions ont été nombreuses.
Dans un premier temps, les chefs d’état-major et les ministres de la Défense de l’organisation sous-régionale avaient recommandé « d’engager urgemment des actions militaires contre les FDLR qui refusaient de désarmer ». Les chefs d’Etat, eux, ont préféré accroitre la pression sans toutefois exiger le lancement d’opérations. La bonne volonté des FDLR et les avancées dans le désarmement seront évaluées au mois d’octobre, et il pourrait s’ensuivre des opérations militaires. Les réactions à cette décision n’ont pas tardé
La première est venue du Rwanda, qui considère que le délai accordé aux FDLR pour désarmer est « depuis longtemps dépassé ». Dans un communiqué, la ministre des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo met ainsi en garde « contre les mesures dilatoires et les tactiques de diversions ».
D’autres sources rwandaises soulignent le fait que seul le ministre de la Défense congolais a refusé de signer les recommandations des chefs d’Etat major et ministres de la CIRGL, demandant des actions militaires. Preuve, selon ces sources, de la volonté de Kinshasa de « protéger » les rebelles hutus rwandais.
200 hommes prêts à désarmer
« Comment peut-on nous opposer les décisions prises par les ministres quand il y a eu par la suite une réunion de chefs d’Etat ? », s’insurge Lambert Mende, porte-parole du gouvernement de la RDC. « Donner jusqu’au 31 décembre, c’était la position de la RDC. Mais nous appelons les FDLR à saisir cette dernière chance. »
Quant aux rebelles hutus rwandais, ils ne reconnaissent ce qui leur est reproché, à savoir leur mauvaise volonté à désarmer. Pour leur porte-parole La Forge fils Bazeye, il faut d’abord « arrêter un chronogramme à suivre ». « S’il y a eu des blocages, explique-t-il, notre équipe technique est prête à les régler ». Le porte-parole des FDLR assure que 200 hommes supplémentaires sont prêts à désarmer dans l’immédiat et que d’autres suivront d’ici la réunion d’octobre qui pourrait décider de l’engagement d’actions militaires contre eux.
Enfin, pour Faustin Twagiramungu, l’ancien Premier ministre rwandais devenu opposant en exil, dont le parti a choisi de faire une alliance politique avec les FDLR dans ces sommets régionaux, la question est mal posée. Interrogé par RFI ce vendredi 15 août dans la matinée, juge nécessaire la conclusion d’un accord clair avec les FLDR, mais il met surtout en avant la question des réfugiés, largement oubliée dans les discussions régionales.