(RFI)
Les FDLR sont-ils sérieux dans leur volonté de désarmement ? La semaine dernière, le patron de la mission des Nations unies en RDC, Martin Kobler, leur avait lancé un dernier avertissement, l’appelant à « désarmer maintenant ». Le week-end dernier, ceux qui avaient déposé les armes au Nord-Kivu, pour la plupart depuis le 30 mai 2014, devaient être transférés à Kisangani. La Monusco avait envoyé des camions au camp de transit à Kanyabayonga. Mais les FDLR ont finalement refusé d’y monter.
Du côté de la Monusco, on ne cache pas sa surprise, voire son agacement face à l’attitude des FDLR. La 9 août dernier, quinze camions envoyés à Kanyabayonga repartent à vide. Selon la mission onusienne, il était pourtant prévu d’un commun accord avec les responsables des FDLR que la centaine de combattants et les 200 membres de leurs familles soient véhiculés jusqu’à Beni, puis transportés par les airs à Kisangani.
« Ils ont pourtant dit qu’ils n’avaient reçu aucune instruction », explique le chef du bureau de l’ONU à Goma. « La communauté internationale a été patiente, déclare encore Ray Torres, il était important qu’ils donnent des preuves de leur bonne volonté ». Ray Torres y voit donc un mauvais signe.
Une planification unilatérale
Du côté des FDLR, on explique qu’il s’agissait d’une planification unilatérale. « Il y a encore eu une réunion le 6 août avec la Monusco, le gouvernement congolais, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et la SADC dont on attend les retours », justifie Wilson Irategeka. Le secrétaire exécutif par intérim des rebelles hutus rwandais évoque également des réticences dûes à l’hostilité affichée par la société civile et des autorités locales à Kisangani vis-à-vis de ce transfert, ainsi que de mauvais souvenirs liés aux massacres de réfugiés rwandais en 1996 et 1997 dans cette région.
« Mais nous ne refusons pas d’aller à Kisangani », assure encore Wilson Irategeka. Du côté du gouvernement congolais, on dit n’avoir aucune inquiétude. « Ils vont partir, ce ne sont là que des petits problèmes de détails », explique Lambert Mendé le ministre congolais de la Communication.