Pour renforcer les capacités de ses unités, les manœuvres militaires des FARDC à la fin de l’année 2014

(L’Observateur)

Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) feront des manœuvres militaires d’ici la fin de l’année 2014. Selon un haut officier des FARDC qui a donné cette information, ces manœuvres militaires qui se feront dans l’Est du pays et la base de Kitona s’inscrivent dans le cadre de renforcement des capacités des FARDC et de la réforme de l’armée et de service de sécurité.

Cependant à la lumière des préparatifs de ses manœuvres militaires, beaucoup d’observateurs révisent leurs calculs. Surtout ceux qui disaient que durant longtemps, les autorités congolaises n’accordaient vraiment pas d’importance à la formation d’une vraie armée congolaise restructurée, républicaine et intégrée. Aujourd’hui, avec sa dimension géographique continentale, la République démocratique du Congo ne pourrait vivre en paix et se développer de façon harmonieuse sans une armée capable des sécuriser la population et leurs biens et aussi de défendre l’intégrité territoriale.
Un grand écrivain africain disait d’ailleurs qu’on ne peut pas avoir un grand pays sans une grande armée. Les Forces armées ne peuvent donc qu’être l’épine dorsale de la République démocratique du Congo, pays qui dispose d’immenses ressources naturelles capables d’attirer des convoitises.

L’échec du processus
Il faut rappeler que l’une des grandes recommandations du Dialogue Inter congolais organisé en 2002 à Sun City était la formation d’une armée congolaise républicaine, restructurée et intégrée. Après le Dialogue inter congolais, les congolais se sont engagés à mettre sur pied une force armée républicaine, garante de la sécurité des biens et des personnes et de l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. A cet effet, plusieurs partenaires de la RD Congo, parmi lesquels la Belgique, la France, l’Afrique du Sud, les Etats-Unis sont montrés disposés à aider la RD Congo dans cette entreprise. Malheureusement, tout au long de la transition, le processus la de formation de la nouvelle armée congolaise n’a pas porté ses fruits. La raison est simple. On a intégré au sein des Forces armées congolaises (FARDC) formées après Sun City, des anciens rebelles, des anciens miliciens et des anciens mercenaires qui, sans formation aucune et sans mesure d’encadrement ont porté l’uniforme et gagné des galons et de grades sans pour autant passer par le cursus normal d’une armée républicaine, professionnelle et respectueuses des droits.
A la place, le pays à vu émerger une armée composée en grande partie des hommes indisciplinés et des déserteurs qui n’hésitaient pas de se livrent aux pillages et aux attaques des paisibles citoyens. Autre fait non moins significatif c’est la présence de plusieurs chaînes de commandante au sein des FARDC. Avec des officiers dont certains n’avaient de compte à rendre à personne, même pas au chef d’Etat major des l’armée.
Dans l’Est du pays, un grand nombre de soldats ex-rebelles se livraient à l’exploitation des richesses minières et géraient plusieurs mines d’or des diamants, de coltan… Le processus de désarmement, démobilisation, réinsertion, réintégration et rapatriement (DDRRR) piloté par la Monusco, en collaboration avec le gouvernement congolais et la Haut commissariat pour les réfugiés n’a pas aussi était une réussite du fait que beaucoup de jeunes démobilisés ont fini par réintégrer des groupes armés soutenus par des pays voisins de la République démocratique du Congo.

Investir dans la jeunesse
Plutôt que de disposer d’un véritable corps d’armée, la République démocratique du Congo a eu plusieurs unités avec plusieurs chaînes de commandement. C’est ce qui justifie des échecs et défaites à répétition enregistrées dans les zones de combat, dans l’Est du pays. Il y a aussi des cas de trahison et de désertion devenus choses courantes au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo. Il est aussi établi que la politique de réintégration et de réinsertion des anciens rebelles et miliciens au sein des FARDC a complètement affaiblie l’armée congolaise. La victoire des FARDC sur le M23 en novembre 2012 a redonné de la force aux FARDC.
Au moment où la République démocratique du Congo est engagée dans la phase de la consolidation de la paix, la formation de l’armée nationale congolaise républicaine, professionnelle et respectueuse des valeurs des droits humains doit faire partie de l’agenda prioritaire des dirigeants congolais
La reconstruction de la République démocratique du Congo passe aussi et surtout par la reconstruction et la réorganisation de son armée afin de la rendre réellement une force dissuasive, républicaine, professionnelle, capable de créer des mentalités de développement. Et pour arriver à atteindre ce but, le gouvernement congolais doit investir à moyen et à long terme dans la jeunesse. Il doit mettre suffisamment des moyens pour la formation de ces jeunes au métier des armes aussi bien au pays que dans des meilleures académies militaires.

 

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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