(L’Observateur)
Depuis un bon bout de temps déjà, la situation sécuritaire au Nord Kivu est dominée par les opérations militaires Sokola 1 lancées par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) appuyées par les forces onusiennes, contre les groupes armés réfractaires à la paix et encore actifs dans cette province.
Témoin du résultat appréciable de plus en plus satisfaisant obtenu sur le terrain dans le cadre de cette campagne militaire, la coordination provinciale de la Société civile n’est pas indifférente. Elle exprime sa reconnaissance à l’armée nationale et se félicite du travail abattu jusque là par les FARDC dans la traque contre les rebelles ougandais de l’Alliance des forces démocratiques (ADF).
Les forces gouvernementales soutenues par celles de la Mission de l’organisation des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (Monusco), poursuivent effectivement avec succès dans le territoire de Beni l’opération Sukola 1 contre les rebelles ADF, dans les localités situées au Nord-est de la province.
Ces rebelles qui retiennent encore plus de 600 otages, indique la Société civile du Nord Kivu, sont de plus à plus fragilisés et presque totalement coupés de leurs zones de ravitaillement. Actuellement, les troupes FARDC mènent des opérations de bouclage et de ratissage dans les régions situées autour de la rivière Abia, afin d’y neutraliser toute présence d’éléments de l’ADF.
Au cours d’accrochages survenus le 14 août courant dans la région située entre la localité d’Abia et celle de Lesse, les FARDC ont appréhendé un élément de l’ADF et un militaire de l’armée nationale s’en est sorti avec une blessure.
La coordination provinciale de la Société civile du Nord Kivu reconnaît également l’appui de la Brigade d’intervention de la Monusco dans cette délicate tâche et encourage les FARDC à la consolidation des positions conquises, à l’accélération des opérations de ratissage et de libérations des otages retenus par la rébellion ougandaise.
Parmi ces otages, rappelle-t-on, il y a des prêtres de la paroisse catholique de Mbau, les agents de l’organisation internationale Médecins sans frontière (MSF), le médecin directeur de l’Hôpital général d’OICHA, des femmes, des hommes et de nombreux enfants.
Néanmoins, elle relève que si d’importantes bases des ADF ont été démantelées notamment dans les localités de Nadui, Makoyova1, 2 et 3, Madina, Totolito…, certaines poches de résistances sont encore observées dans la partie Nord du territoire de Beni.
Une partie de Makoyova encore sous contrôle des ADF
La coordination provinciale de la Société civile du Nord Kivu renseigne que la plupart de ces poches sont situées dans le groupement des Bambuba-Kisiki et une petite partie dans le groupement des Batangi-Mbau, dans le secteur de Beni-Mbau.
Dans le groupement des Bambuba-Kisiki, la présence des rebelles ADF est observée notamment dans la localité de Mamundioma. Ils rodent également dans les villages Silimbamba, Ulikuwa,Wapi, Angabe, Angalei, Mamangudu et Kaza Roho.
L’activisme des éléments ADF est toujours perceptible dans la zone de Mukoko, précisément dans les villages de Bilimani, Mambaiko, Kasuku et Kamakombu.
D’autres localités aussi encore en proie à l’insécurité créée par la présence des éléments ADF. C’est le cas de la localité de May-Moya, où ces rebelles circulent librement dans les alentours de Sesele ainsi qu’à Makobo et Abyalos.
Par ailleurs, dans la zone de Kokola, ces hors-la-loi restent actifs notamment à Mutara, Saasita-Saa, Tungudu, Aparking et Amsini. Alors que dans le secteur d’Erengeti, les environs de Makembi, Tsutsubo et une partie de Makoyova restent encore sous le contrôle des miliciens ADF qui développent la stratégie de la guerre asymétrique.
Dans le groupement des Batangi-Mbau, la coordination provinciale de la Société civile du Nord Kivu, souligne que seule la localité de Bakila-Tenambo n’est pas encore sous contrôle effectif de l’armée régulière congolaise.
A cause de ce climat d’insécurité, des milliers de personnes habitants des villages précités hésitent de regagner leurs milieux d’origine, craignant pour leur sécurité. Certains cas d’enlèvements ou d’exécutions sommaires sont signalés parmi ceux qui osent y rentrer.
Pour la Société civile du Nord Kivu, cette situation est une véritable menace aux îlots de paix mis en place dans la zone par la Monusco afin d’essayer tant soi-peu de consolider la paix et l’autorité de l’Etat dans les localités libérées de l’emprise des groupes armés par les FARDC.
Dans l’entre-temps, indique-t-on, les FARDC contrôlent toujours l’axe Mbau-Kamango et le camp Médine, ancien bastion de rebelles ougandais actuellement en débandade dans le secteur, abandonnant dans leur fuite otages et dépendants.
Cette pression militaire FARDC-Monusco sur les éléments résiduels de l’ADF a provoqué la reddition d’un »officier supérieur » de cette rébellion auprès des troupes onusiennes. Il s’agit du » Lieutenant-colonel » Muhumuza qui s’est rendu le 11 août courant au sous-bureau de la Monusco de Butembo. Toujours avec l’appui des troupes onusiennes, les FARDC poursuivent également sans désemparer leurs opérations contre les éléments du groupe Maï-Maï Cheka-Nduma Défense du Congo (NDC) en territoire de Walikale.
Pas plus tard que le 16 août courant, le poste opérationnel de la Monusco de Buniyampuli a, en coordination avec les FARDC, déployé rapidement des troupes d’intervention rapide dans la localité de Molokai, située à environ 3 kilomètres à l’Est de Buniyampuli, le long de la rivière Lubonga, afin d’y interdire la présence de nombreux miliciens Cheka-NDC, déployés dans la zone pour récupérer leurs armes cachées et percevoir des taxes illégales.
Pression sur les Maï Maï Rahiya Mutomboki à Itebero
A en croire le porte-parole militaire de la Monusco, la promptitude de l’intervention des troupes onusiennes a permis le retrait des insurgés de la région, où aucune présence d’éléments Maï-Maï Cheka-NDC n’a été décelée. De leur côté, les forces de défense et de sécurité congolaises sont également engagées dans la lutte contre les activités négatives des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) dans le territoire de Lubero.
Grâce à la vigilance des services de sécurité congolaise, deux éléments FDLR en possession de pièces d’identités congolaises et actifs dans le village Kipese, situé approximativement à 28 kilomètres à l’Est de Lubero, ont été appréhendés. Une enquête a été ouverte à ce sujet.
Toujours dans le cadre de la sécurisation des personnes et de leurs biens, les FARDC ont initié le 18 août courant dans la région d’Itebero en direction de Hombo, des opérations contre les éléments résiduels du groupe Maï-Maï Rahiya Mutomboki, auteurs de nombreuses exactions contre les populations civiles dans le secteur, afin de les neutraliser et d’y restaurer l’autorité de l’Etat.