(Le Phare)
Après la cruelle et brutale disparition du colonel Mamadou Ndala l’année dernière, victime d’un guet apens lui tendu par des éléments de sa garde rapprochée, la 8me Région Militaire (Nord-Kivu) vient de subir un second coup dur avec le décès,
le samedi 30 août dans un hôpital militaire d’Afrique du Sud, du général-major Lucien Bahuma Ambamba. Selon un communiqué officiel de l’état-major général des FARDC lu sur les antennes et le plateau de la RTNC, ce brave officier militaire a connu, le jeudi 28 août 2014, un AVC (Accident Vasculaire Cardiaque) pendant qu’il participait à une réunion mixte d’état-major en Ouganda, consacrée à l’accélération de la traque des rebelles ougandais de l’ADF (Alliance des Forces Démocratiques), encore actifs au Nord-Kivu.
Evacué d’urgence en Afrique du Sud à bord d’un avion médicalisé, il n’a pu survivre au choc.
On rappelle, pour l’histoire, que le défunt était compté, avec feu le colonel Mamadou Ndala, parmi les héros de la victoire dés FARDC sur les rebelles du M23, complètement défaits en novembre 2013, après l’occupation d’une bonne partie du Nord-Kivu pendant une année et demi, soit du mois de mai 2012 à celui de novembre 2013. Cette rébellion s’était même permise le luxe d’humilier l’armée nationale en lui arrachant la ville de Goma en novembre 2012, avant de s’en retirer en décembre 2012, sous la pression des Nations Unies, de l’Union Africaine et de la CIRGL (Conférence Internationale pour la Région des Grands Lacs).
Le général-major Bahuma, commandant de la 8me Région Militaire, s’est taillé, avec feu le colonel Mamadou Ndala, la réputation de patriotes foncièrement opposés à la partition du pays et totalement engagés dans la traque et l’éradication des forces négatives au Nord-Kivu. Grâce à ces deux officiers militaires, le grand Congo a commencé à relever, avec le concours de la Monusco et de la Brigade internationale d’Intervention, les défis de l’insécurité dans sa partie Est.
Velléités de résurrection du M23
Par conséquent, leurs compagnons d’armes présents sur un front qui peut entrer en ébullition à tout instant, ont la lourde mission que d’autres Bahuma et Mamadou peuplent encore les rangs des FARDC en général et de la 8me Région Militaire en particulier. Le flambeau de la libération du territoire national contre toutes les forces négatives, externes comme internes, qui écument l’Est du pays, ne doit pas s’éteindre. Bien au contraire, ces deux disparitions inopinées devraient galvaniser davantage le moral des officiers comme des hommes de troupes.
Frustrés par des revers militaires inexplicables de l’armée nationale sur différentes lignes de front à la fois entre mai 2012 et novembre 2013, des millions de Congolais étaient surpris par le retournement de situation réussi par le colonel Mamadou Ndala et ses hommes, avec le général-major Bahuma à la manœuvre.
Depuis lors, le front de l’Est s’est stabilisé au profit des FARDC, qui en sont aujourd’hui à mener des opérations de ratissage des dernières poches des forces négatives. Curieusement, alors que le M23 est officiellement décapité depuis novembre 2013 et que ce mouvement rebelle est appelé à se muer en partie politique, selon les déclarations de Nairobi, on ne voit rien venir, malgré l’amnistie accordée complaisamment par Kinshasa à plusieurs de ses membres.
Au contraire, des rumeurs de résurrection du 23s’amplifient au fil des semaines. Aux dernières nouvelles, on apprend que ces ex-rebelles ont disparu, presque tous, de leurs camps d’hébergement en Ouganda et au Rwanda, où ils étaient censés remplir les formalités de leur rapatriement. Plusieurs infiltrations de ces ex-combattants sont signalées au niveau des frontières congolo-ougandaise et congolo-rwandaises. Cela laisse penser que le colonel Makenga et ses fils égarés auraient l’intention de reconstituer leur rébellion n territoire congolais et de reprendre leur sale besogne de déstabilisation de cette partie du pays.
C’est le lieu d’en appeler au patriotisme et au courage des officiers et soldats des FARDC positionnés au Nord-Kivu, afin qu’ils montrent à la face de la Nation et du monde qu’après le colonel Mamadou et le général Bahuma, le grand Congo peut encore compter sur d’autres dignes fils pour sa défense. Il est espérer que pour le retour d’une paix durable au Nord-Kivu, la hiérarchie de l’armée nationale et les autorités politiques vont tout faire pour éviter les travers ayant failli matérialiser la partition du pays entre mai 2012 et novembre 2013. L’on pense notamment au cauchemar des soldes, rations, armes et munitions détournées pour démoraliser nos combattants, sans oublier celui des ordres et contre-ordres qui casse toute offensive militaire contre l’ennemi. Bref, le cocktail des trahisons de toutes sortes enregistré pendant l’épopée du M23 avait fini par faire croire aux Congolais et au monde extérieur que la RDC n’avait pas d’armée. Maintenant qu’il a été démontré à la communauté internationale que les FARDC, en dépit des faiblesses inhérentes à leur réforme, sont capables de défendre l’intégrité territoriale, le meilleur moyen d’honorer les mémoires du colonel Ndala et d général Bahuma est de capitaliser les acquis.