(Groupe l’Avenir)
Il n’y a plus de blocage du processus de désarment volontaire des combattants hutus des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et de leur délocalisation vers la ville de Kisangani en province Orientale. Et ce, puisque ces rebelles rwandais qui ont manifesté de la résistance depuis plusieurs mois, viennent enfin d’accepter de rejoindre le camp de transit de Kisangani afin d’attendre leur rapatriement au Rwanda.
Depuis la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu où il séjourne actuellement, le représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies en Rdc chargé des opérations de l’Est, le général Abdallah Wafi, a fait savoir hier au cours du point de presse des Nations Unies que les rebelles hutus rwandais des FDLR ont adressé des lettres quant à ce aux autorités de la sous-région. Et, comme toujours, la MONUSCO rassure son appui logistique à ce processus.
« Aujourd’hui, ils ont officiellement écrit et nous avons pris acte », dit-il, avant d’ajouter que nous allons saisir les autorités congolaises. Il a rassuré que la Monusco va les transporter à Kisangani pour faire leur évaluation et s’ils acceptent d’y rester, elle va continuer avec son appui logistique comme elle le faisait déjà à Kanyabayonga.
Le général a aussi affirmé que la Monusco va soutenir le processus pour vraiment les enlever du Kivu, écarter cette pomme de discorde et contribuer ainsi à faire revenir la confiance, la sécurité et la stabilité entre les différents pays de la sous-région.
L’on se rappellera que ces rebelles hutus rwandais avaient bloqué le processus de démobilisation, qui pourtant, se poursuivait bien. Ce blocage était dû à la volonté des autorités FDLR de ne pas quitter la région du Kivu, sous prétexte que les autorités locales de la Province Orientale ne veulent pas de leur présence à Kisangani, et qu’ils attendaient que la Communauté internationale fasse pression au gouvernement rwandais pour leur rapatriement.
Cependant, lors du sommet de la SADC tenu à Luanda en Angola le 02 juillet dernier, il a été décidé d’accorder un moratoire de six mois aux FDLR. Et, s’ils s’entêtaient toujours, au bout de la fin de ce moratoire, les autorités compétentes envisageaient déjà des mesures fortes contre ces FDLR et l’option militaire était prévue pour chasser de force les éléments FDLR réfractaires à cette reddition dans la région du Kivu.
En termes clairs, les forces gouvernementales congolaises allaient mener des actions militaires conjointes avec la force de la MONUSCO contre les factions FDLR qui ne voudront pas désarmer. Puisque, le Gouvernement de la RDC a fait montre d’une forte volonté à pouvoir obtenir de façon pacifique, le désarmement de ces combattants hutus rwandais en vue de leur rapatriement. Et pour cela, la MONUSCO a déployé des moyens conséquents.
Heureusement qu’ils ont compris qu’ils n’avaient pas d’autre choix que de se rendre et d’intégrer ce processus de démobilisation – qui était leur propre décision – et aussi de rejoindre le camp de transit de Kisangani en Province Orientale, pour qu’ils soient délocalisés de la région du Kivu, et attendre leur rapatriement au Rwanda.
Signalons qu’un grand nombre de rebelles hutus rwandais FDLR avaient déjà rendu les armes ainsi que leurs dépendants. Ils attendent toujours, dans les camps DDRRR de la Monusco, leur rapatriement vers leur pays le Rwanda.
Les attaques du Rwanda à la Monusco
Dans sa rhétorique habituelle contre la Monusco au Conseil de sécurité, M. Eugene-Richard Gasana, l’ambassadeur rwandais au Conseil de sécurité disait le 27 octobre dernier que pour justifier l’inaction Brigade d’intervention contre les FDLR, la haute direction de la MONUSCO a tenté d’expliquer que l’action militaire contre les FDLR était compliquée, parce que les combattants vivaient parmi les civils. Ceci n’est pas vrai et dit avoir fourni à la MONUSCO de nombreuses preuves sur l’emplacement des camps militaires des FDLR, séparés des civils.
Et d’ajouter que toutes les parties prenantes ont remarqué que les FDLR n’avaient jamais eu l’intention de désarmer. Au contraire, les FDLR, au travers de ses alliés dans la région, a tenté, même récemment au sommet de la CIRGL /SADC à Luanda, en Angola, pour assurer que l’action militaire contre les FDLR est retiré de l’ordre du jour de la région, contredisant ainsi les résolutions du Conseil de sécurité mentionnées ci-dessus et la récente déclaration du Conseil de sécurité.
Et de se demander, pourquoi, vingt ans après notre détermination collective à éradiquer les FDLR, le Conseil de sécurité a encore du mal à trouver une solution durable à une force négative dont les dirigeants et les membres sont parmi les auteurs du génocide de 1994 contre les Tutsis. Pourquoi, au lieu d’aborder la cause principale de l’insécurité dans l’Est de la RDC, le Conseil de sécurité, qui comprend au moins cinq pays qui ont le fond nécessaire sur cette situation, a préféré gérer cette insécurité et de se concentrer sur les conséquences de la présence des FDLR à l’Est de la RDC. Pourquoi le Conseil de sécurité ne peut-il pas faire le suivi sur la mise en œuvre de plusieurs résolutions qu’il a lui-même adoptées et demander des comptes à une force de l’ONU qu’il a mise en place, et à qui il a fourni un mandat clair et un budget en conséquence ?
« Je crois que ces questions, Mme la Présidente, sont légitimes, non seulement du point de vue rwandais ou régional, mais aussi dans une perspective globale de maintien de la paix et de la sécurité internationale et de notre responsabilité de protéger. À cet égard, il serait regrettable que le Conseil passe les vingt prochaines années dans le traitement avec les FDLR et ses conséquences pour la RDC et la région », a indiqué M. Gasana.
Et de continuer, qu’au-delà de la nécessité absolue de rétablir la paix et la sécurité dans notre région, cette inaction collective sape davantage la crédibilité de ce Conseil de sécurité. Comme le délai imparti aux FDLR approche à grands pas, je suis néanmoins convaincu que la dynamique d’ensemble pour la paix, la sécurité et la coopération dans la région des Grands Lacs est si forte qu’elle finirait par permettre la MONUSCO / Brigade spéciale d’intervention, sous la supervision de ce Conseil de sécurité, de venir à la hauteur de notre attente collective d’une région sûre et stable des Grands Lacs, exempt de groupes armés, y compris le dernier mouvement génocidaire sur les continent.
Le Rwanda peut tout dire, mais il oublie que d’une certaine façon, il est à la base du pourrissement de la situation dans l’Est de la Rd Congo. Car, en lieu et place de réfléchir pour trouver des solutions durables, le Rwanda a brandi les muscles lorsque Jakaya Kikwete, président tanzanien avait proposé un dialogue inter-rwandais. Et pourtant, s’il avait été écouté, ceci permettrait à ceux des FDLR qui répondent aux critères d’aller contribuer au développement de leur pays. Malheureusement, c’est la Rd Congo, pays auquel la communauté internationale avait imposé ces Rwandais, qui doit en assumer toutes les conséquences.