Accès à l’emploi décent en RDC : OSISA, ONEM, Société Civile et Experts de l’ETPS cogitent autour de la problématique

(La Prospérité)

*Le monde du travail en République Démocratique du Congo est très complexe. Les fissures engendrées, à la suite du manque d’une politique cohérente de l’emploi, continuent à exacerber bon nombre de travailleurs Congolais. Et pourtant, l’image belle d’une nation responsable est celle qui doit refléter, entre autres, la qualité de vie du fonctionnaire, avec un salaire décent qui lui permet de s’épanouir et de nouer les deux bouts du mois. C’est autour de cette problématique, que certaines organisations de la Société Civile et cadres du Ministère de l’Emploi, Travail et Prévoyance Sociale, grâce à l’appui technique et financier d’Open Society Initiative for Southern Africa (OSISA), entendez, Initiative pour une société ouverte en Afrique australe, une organisation de défense de droits humains, ont articulé leurs échanges. La rencontre a eu lieu le vendredi 16 mai 2014, au siège de l’OSISA, sise, avenue Révolution, n°3 dans la Commune de la Gombe, sous le thème: «les politiques publiques en matière de création d’emplois décents en RDC : Opportunités et défis à relever».

En effet, avec des débats forts enrichissants, la matinée d’échange aura été une aubaine pour les participants, en ce qu’elle a permis à planter le décor pour comprendre la problématique qui existe entre l’inadéquation entre l’emploi et la formation. Autrement dit, les étudiants embrassent des filières à l’Université qui ne répondent souvent pas aux besoins immédiats de profil d’emploi sur le terrain. C’est pourquoi, l’ONEM, sous la conduite de son Directeur Général, Mme Angélique KIKUDI, explicite que le fait de se faire enregistrer au sein de sa structure pour être identifié comme demandeur d’emploi, ne vous donne aucune garantie d’obtenir un emploi. Ceci, du fait que, révèle-t-elle, les entreprises, qui sont pour la plupart du secteur privé, engagent en fonction de leurs besoins. Dès lors que leur besoin ne cadre pas avec votre domaine, vous attendrez encore longtemps sans être appelé.

Notons que la matinée d’échange a aussi eu les allures d’un diagnostic sévère autour duquel, les participants se sont interrogés notamment, pour comprendre les forces et faiblesses des politiques publiques en matière de création d’emplois décents ; la capacité des stratégies mises en place pour renforcer l’accès à l’emploi décent et durable pour tous. Et, enfin, sur les défis à relever par le Ministère du Travail et de la Prévoyance Sociale, dans la concrétisation de sa politique.

A tout prendre, l’ONEM, par la bouche de son DG, précise que sa structure joue le rôle d’intermédiation entre demandeurs d’emplois et les entreprises qui présentent un besoin en main d’œuvre. Un fait important à signaler, est que l’ONEM n’entre pas dans le secret de sélections des candidats au sein des l’entreprises. C’est l’apanage des entreprises elles-mêmes qui peuvent jouer franc jeu ou qui peuvent faire la complaisance parce que les questionnaires du test sont composés par elles. En clair, l’ONEM ne donne pas des emplois, d’autant plus que ce sont plus les privés qui les créent. A son niveau, il joue plutôt le rôle de facilitation de contact.

Il sied de souligner, par ailleurs, que tous les emplois, même ceux créés par des privés, sont comptables à l’actif de l’Etat. Octroie

Outre l’octroie de la carte de chômeurs, l’ONEM a, entre autres missions, de définir les statistiques des emplois en RDC, l’octroie de visas de contrat, la facilité à l’auto-emploi, c’est-à-dire, il peut aider quelqu’un (universitaire) à devenir entrepreneur, créateur d’emplois. Plus loin encore, il peut accompagner quelqu’un à la création de microcrédit ou micro finances, à la différence de l’ANAPI qui reçoit les investisseurs dont le capital avoisine les 100.000 dollars américains.

Le Directeur Masasu a fait le contour de la problématique lié au travail en RDC.

De son côté, M. Jacques Bekwomi Ngwin, Directeur de Formation professionnelle au METPS, s’est appesanti sur la manière dont fonctionne le monde du travail en RDC. Pour lui, en effet, l’étudiant ne devrait pas choisir sa faculté par prestige. Il doit, plutôt, s’orienter sur des options qui présentent beaucoup plus d’opportunités d’emplois, de manière qu’à la fin de ses études, qu’il y ait corrélation entre le besoin de l’emploi sur terrain et la formation.

Aussi, a-t-il insisté pour que les travailleurs s’identifient à la sécurité sociale. Car, dit-il, lorsqu’on aura atteint l’âge de retraite, c’est cette quotité payée à l’INSS qui va garantir au travailleur affaibli ou amorti, de retrouver un peu de souffle.

Partant de ce genre de rencontre, l’approche pédagogique imprimée par OSISA est celle qui consiste à pérenniser un dialogue ouvert entre dirigeants et gouvernés sur l’impact des politiques publiques en matière d’accès à l’emploi et les défis à relever. Mais, également, elle doit permettre aux organisations de la société civile œuvrant dans la promotion de la justice économique et sociale, d’accéder à l’information à la source sur les stratégies du gouvernement en matière d’accès à l’emploi.

En définitive, la rencontre a tout aussi permis aux organisateurs, de préparer un cahier des charges à présenter au Sommet de l’OIT qui se tiendra à Genève, le 28 du mois en cours.

 

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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