Les populations sous la botte des éléments incontrôlés

(Le Phare)

Sous des apparences de quartiers paisibles, le jour, où se développent d’intenses activités agricoles, de pêche et commerciales, avec de petits ports, Kinkole, Bibwa, Mikonga, et Mpasa I et II, deviennent à la faveur de l’obscurité qui baigne la nuit, tout ce secteur, un terrain de prédilection, des extorsions perpétrées par des éléments incontrôlés. Et il ne se passe pas une nuit, sans que l’on puisse déplorer un cas de braquage.

Mikonga, la semaine passée, Mme Esther Ngamoba, regagnait son domicile, une nuit, vers 22 heures. Vendeuse des tissus wax de toutes les qualités, au marché de Mikonga, la dame Esther traversait les rues sombres, pressant le pas pour échapper à l’insécurité. Mais dans ce quartier, cette insécurité a un visage. Il s’agit des éléments incontrôlés qui rôdent et s’attaquent aux paisibles citoyens. Ils constituent la principale menace à laquelle la population fait face.

Au sortir d’une ruelle, Mme Esther Ngamoba est interpellée par trois gaillards se réclamant des services de sécurité. Leur mission ? Contrôler les identités de piétons et fouiller les sacs à main et autres colis. La vendeuse s’est alors pliée aux exigences de ce trio, croyant avoir à faire avec des agents de l’ordre en mission de service. Curieusement, ces éléments incontrôlés l’ont entraînée vers la brousse. A son grand étonnement, la fouille a abouti à l’extorsion de toutes les recettes de la journée. Et comme si cela ne suffisait, ils ont arraché ses deux téléphones de marques Samsung et Nokia, avant de lui ordonner de rentrer chez elle, sans regarder derrière.

Pour cette dame traumatisée, cette extorsion l’a dépouillée des sommes de 275 dollars et 150.000 Francs congolais, ses deux téléphones d’une valeur totale de 100 dollars.

Samedi 4 mai 2014, Elliot  Nseka, membre de la diaspora congolaise, résidant en Afrique du Sud, et en séjour à Mpasa I, raccompagnait sa fiancée, à l’arrêt sur la Nationale n°2. Il était 21 heures. Ils ont longuement causé avant de se séparer vers 23 H. La fille a pris le taxi pour Kinkole et Nseka rentrait à pied au domicile de sa tante. En cours de route, il se verra poursuivi par deux éléments incontrôlés. Ne comprenant rien de ce mouvement suspect, Elliot s’est brusquement arrêté. Les deux lascars se sont alors présentés  comme étant des agents de l’ordre qui le filaient depuis longtemps. Ils ont prétendu qu’Elliot avait accompagné une personne recherchée depuis des années, par les services. Fâché, Nseka a beau expliquer qu’il s’agissait de sa fiancée, les délinquants ne voulaient pas l’entendre. Et par bonheur, quelques voisins d’Elliot de passage par là, ont surpris la discussion. Ils sont intervenus, expliquant que le suspect qu’ils prétendre traquer n’est pas un homme, mais la fiancée du jeune homme. Déçus d’avoir raté leur coup, les deux éléments incontrôlés ont vite quitté le secteur.

Kinkole, au beau milieu de la semaine dernière, deux commerçants à peine débarqués d’une baleinière en provenance de Bandundu, se débattaient au petit port de pêche, pour aller entreposer leurs marchandises. Pendant que l’un surveillait leurs colis, l’autre suivait le tireur de charriot jusqu’au dépôt. Chemin faisant, Albert Mpeti sera interpellé par quatre éléments incontrôlés attirés par les marchandises transportées. Il s’agissait des  sacs de cossettes de manioc, des paniers de poissons fumés, des sacs contenant de la viande de gibier et des bidons d’huile de palme.

Comme s’ils avaient suspecté quelque chose de louche, ils ont exigé de fouiller toutes ces marchandises, à la recherche du chanvre. Il était 17 heures. Bien qu’il se soit soumis à cette exigence, le commerçant apprendra que cette opération ne pouvait se faire qu’en présence de leur chef qui allait bientôt venir. Jusque 19 heures, ce responsable ne s’est pas manifesté. Pour en finir avec leur victime, les faux agents de l’ordre ont réclamé pour butin des paniers de poissons fumés, un sac de viande gibier et un sac de cossettes de manioc. La victime fut contrainte de céder à une partie des exigences des malfaiteurs.

Auparavant, on signale que dans cette commune de Kinkole, une patrouille pédestre et nocturne de la police avait eu un accrochage avec des éléments incontrôlés. Heureusement que l’incident n’a fait aucune victime. L’on sait d’une autre source que des malfrats s’apprêtaient à opérer un vol à main armée dans un grand magasin. Alertés par leur comparse, le guetteur, ils ont tiré en l’air pour obliger les policiers à rebrousser chemin. Compte tenu de la détermination de ces derniers à s’approcher du lieu, les bandits ont déserté le coin.

Pour ces nombreux cas de braquages qui ne se commettent le plus souvent la nuit, à la faveur des délestages du courant électrique, la population du secteur invite les responsables de la ville, à pourvoir à ce déficit de fourniture de l’énergie électrique devenue un facteur d’insécurité.

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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