(Le Potentiel)
La situation sécuritaire au Nord de Kalemie « se fragile » davantage ces derniers jours. Cela à la suite des « incursions répétées » des rebelles rwandais et Maï-Maï Yakutumba.
Dans la province du Katanga, les éléments des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et les Maï-Maï Yakutumba sèment la terreur dans le Nord de Kalemie. C’est ce que renseigne le récent rapport du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) parvenu au Potentiel.
Selon la source, ces miliciens opèrent dans cette partie de la province en fragilisant la situation sécuritaire par des incursions répétées dans les villages situés le long du mont Mitumba (axes Kalemie – Nyunzu et Kalemie-Bendera). « Le dernier incident date du 16 juin où un groupe Maï-Maï Yakutumba venu de Talama, village du Sud-Kivu frontalier au Katanga, a pris le contrôle de Butanda, Kabanga et Kazumba, villages situés à environ 80 km au Nord de Kalemie », rapporte OCHA. Et de poursuivre : « Les activités de ces miliciens dans la zone font craindre dans les prochains jours une amplification des incidents sécuritaires et le risque des mouvements des populations ».
Entre 2011 et 2012, plus de 15 000 personnes venues du Sud-Kivu s’étaient déplacées vers le Nord de Kalemie, fuyant les exactions de ce même groupe armé et les opérations militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) qui s’en ont suivi.
Violations des droits humains
La même source indique que, dans ces zones, les viols, meurtres, tortures, recrutement et utilisation des enfants dans les groupes armés ainsi que d’autres violations des droits humains sont monnaie courante.
Pour le mois de mai 2014, le territoire de Manono vient en tête avec plus de 1 400 incidents de protection, alors qu’en avril, ce territoire n’a enregistré que 306 cas. Pour le HCR, cela s’explique par l’intensification de l’insécurité à Manono depuis quelques temps.
Depuis le début de l’année jusqu’au 31 mai, plus de 3 000 incidents de protection ont été rapportés dans les territoires de Kalemie, Manono, Mitwaba et Pweto, renseigne le rapport du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Cette situation est le fruit de l’insécurité créée, entre autres, par les Maï-Maï et les affrontements entre ces miliciens et les Forces armées congolaises (FARDC). Sans oublier le regain du conflit communautaire entre les Pygmées et les Luba.
Au cours de sa dernière conférence hebdomadaire à Kinshasa, la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) avait souligné que le climat sécuritaire demeure volatile et imprévisible dans plusieurs territoires de la province du Katanga, en l’occurrence Mitwaba, Pweto, Moba et Manono.
Pour la Mission onusienne en RDC, cette situation est consécutive aux activités négatives des groupes armés, principalement les différentes factions Maï-Maï Bakata-Katanga.