(Radio Okapi)
Mille quatre cents combattants rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et quatre mille deux cents de leurs dépendants sont attendus « prochainement » au Centre technique de bataillons (CTB) à Kisangani. Ce centre aménagé hébergera provisoirement ces rebelles en provenance du Nord et du Sud-Kivu qui ont accepté volontairement de déposer les armes. Ils seront ensuite acheminés vers des pays d’accueil, a précisé le représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’Onu chargé des opérations de l’Est de la RDC, le général Abdallah Wafy.
Le gouvernement congolais considère Kisangani comme un lieu de transit et non une destination définitive des FDLR, déclare le responsable onusien.
« Le gouvernement congolais a décidé d’utiliser ce camp comme centre de relocalisation provisoire de tous les éléments des FDLR et leurs dépendants qui viendront du Nord-Kivu et du Sud-Kivu », a affirmé le général Abdallah Wafy.
Les rebelles des FDLR étaient d’abord annoncés Irebu en Equateur pour leur transit. Mais les députés de cette province s’y étaient opposés.
Le général Wafy précise à ce sujet que le gouvernement vient de décider de les regrouper à Kisangani avant leur rapatriement.
« Le gouvernement congolais vient de décider que ce sera Kisangani. J’insiste. Le gouvernement congolais a été très clair. Kisangani ne sera pas une destination finale mais une destination provisoire en attendant leur départ vers leurs pays d’accueil », a-t-il précisé.
Par ailleurs, Kinshasa a présenté vendredi dernier le plan DDR 3.
Ce nouveau plan de démobilisation et réinsertion concerne quelques 12 000 combattants des groupes armés.
D’après le General Wafy, ce plan nécessitera 85 millions de dollars. La Monusco a promis de contribuer avec 8 millions de dollars et le gouvernement congolais déboursera quant à lui 10 millions de dollars, selon la même source.
Opposition des députés de la Province Orientale
Le caucus des députés nationaux élus de la Province Orientale s’insurgent contre la relocalisation et la transit des rebelles rwandais des FDLR dans leur région. Dans une déclaration lue lundi 14 juillet à Kinshasa, ils évoquent « des raisons sécuritaires » pour justifier leur opposition.
« Nous refusons catégoriquement le transit et la localisation des éléments FDLR sur toute l’étendue de la Province Orientale », a déclaré le président de ce caucus, Valentin Senga.
Les députés de la Province Orientale évoquent des raisons sécuritaires pour s’insurger contre la concentration des éléments de ce groupe armé étranger dans leur entité. Leur présence s’ajouterait à d’autres groupes déjà actifs.
Dans sa déclaration, Valentin Senga rappelle quelques faits qui ont été à la base, selon lui, de la dégradation sécuritaire en province Orientale.
Il parle notamment de :
- la première tentative de 2008 échoué consistant à éloigner les FDLR de la province du Nord-Kivu, vers la Province Orientale dans le territoire de Bafwasende à Opienge
- la situation pendante des éléments LRA, des Mbororo, dans les Bas et Haut Uele
- l’insécurité causée par les miliciens de Cobra Matata,
- la destruction méchante de la ville de Kisangani en 2000 par les armées rwandaise et ougandaise.
Les députés de la Province Orientale demandent au gouvernement et à la communauté internationale de continuer le rapatriement des ces éléments vers leur pays le Rwanda.
La même position a aussi été exprimée par les délégués de l’Eglise protestante du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema et Province Orientale.